Cette page vous présente nos travaux de recherche réalisés avec le compagnonnage des plantes cultivées sur paillis de bois avec des champignons comestibles comme le strophaire et le pleurote.
Champignon strophaire et ail en compagnonnage
Notre essai comportait cinq parcelles qui ont eu différents traitements, dont une qui était un témoin sans culture de champignons. La parcelle témoin contenait aussi de l'ail avec un paillis de carbone composé de copeaux et de paille. Dans toutes les parcelles, nous avons effectué une faible fertilisation avec du compost afin de ne pas apporter trop de phosphore, néfaste aux mycorhizes. Il est fréquent que l'application de copeaux de bois (BRF) provoque, chez les plantes, des carences en azote (ou faim d'azote) lors de la première année. Toutefois, le mycélium appliqué entre le sol et le paillis empêche les bactéries d'avoir accès au carbone du paillis, ce qui évite le phénomène de faim d'azote. Lors de cette étude, nous avons eu de bons rendements autant avec l'ail qu'avec le strophaire. Notre meilleure parcelle nous a donné 7 kg de strophaire et 2,2 kg d'ail par mètre carré. Avec un prix de vente de 20$/kg pour l'ail et 40$/kg pour le strophaire, nous avons obtenu un revenu brut de 324$ par mètre carré. La parcelle témoin a produit 1,1 kg d'ail par mètre carré et 0 kg de champignons. À chaque récolte, les données ont été compilées afin d'évaluer la productivité, le potentiel agronomique et économique de ce type de culture en compagnonnage. D'autres études nous permettraient de comprendre ce phénomène de mutualisme entre le strophaire, champignon saprophyte, et la culture d'ail.
Ce vidéo vous présente les parcelles expérimentales :
Ce vidéo montre l'abondance de champignons dans l'ail :
Après avoir récolté l'ail, nous avons analysé notre sol et il était riche en spores de mycorhizes et la matière organique était presque toute décomposée. En plus d'augmenter nos rendements par surface, nous avons aussi enrichi le sol.
Champignon strophaire cultivé sous les saules
Pleurote de l'orme en compagnonnage avec des choux
Selon le livre « Mycelium running » de Paul Stamets, le pleurote de l'orme effectue un mutualisme avec les choux lorsqu'il est cultivé en compagnonnage. Cela permet une augmentation des rendements de certaines plantes par cette association en sol pauvre. Cela est très intéressant, car la famille des choux ne peut pas être mycorhizée.
Le pleurote en forme d'huître, associé au chou, diminue les rendements des deux. Par contre, le mycélium du pleurote en forme d'huître possède un avantage. Il consomme les nématodes (sorte de vers microscopiques) du sol, ce qui pourrait présenter un intérêt pour éliminer ces ravageurs.
Ces méthodes culturales présentent un grand potentiel pour voir différemment l'agriculture.
Implantation du pleurote au jardin
Cette vidéo vous expliquera comment implanter vos pleurotes au jardin
Si vous avez aimé ce texte et que vous appréciez nos projets de recherche ainsi que l'information présentée, contribuez à l'avancement de nos recherches en faisant un don.